Les problèmes dentaires liés à la pratique de la plongée sont pour ainsi dire tous en relation avec les variations de pressions rencontrées lors des différentes phases de l'immersion du plongeur. Les accidents ayant rapport aux dents sont donc à classer dans la catégorie mécanique, autrement dit les barotraumatismes.
Je passerais en revue d'une part les "pépins" rencontrés lors de la descente soit lors de la mise en pression, et d' autre part ceux rencontrés lors de la remontée soit lors de la décompression.
Lors de la mise en pression au cours de la descente, les variations sont relativement plus importantes près de la surface (100% d'augmentation de 0 à 10 m), c' est là que vont se manifester les premiers symptômes.
Lors de la décompression, c'est également près de la surface que la plupart des incidents vont se déclencher.
Sous une obturation fendue par exemple ou mal ajustée au niveau la marge, l'air emprisonné va en se détendant augmenter de volume et tendre à expulser l'obturation déficiente.
Là deux cas se présentent :Traitement : Redescendre un peu jusqu'à ce que la douleur cesse puis amorcer une remontée plus lente en espérant que l 'air emprisonné ait le temps de s'échapper par là où il est rentré.
NB : Si l'on se force à une remontée vraiment trop rapide et si les parois de la dent sont faibles, on s'expose au risque d'une véritable explosion de la dent.
Dans le cas de dents dévitalisées, il peut arriver des accidents analogues mais plus graves. En effet, si dans la pâte d'obturation radiculaire, certaines bulles persistent ou certains canaux secondaires ou aberrants ne soient pas ou mal obturés, et que ces bulles ou cavités soient mis en équipression lors de la plongée, il est fort probable que lors de la remontée, l'augmentation de leur volume provoque également une explosion de la dent mais au niveau de la racine, ce qui nous amènera irrémédiablement à devoir procéder à l'avulsion de cette racine.
NB : Il est actuellement quasi impossible de garantir une étanchéité absolue à long terme de n'importe quelle pâte d'obturation radiculaire.
Au niveau gingival, on peut également trouver dans les espaces interdentaires des zones où les débris alimentaires compriment les papilles interdentaires et entretiennent un état d'inflammation douloureux qui sera lui aussi exacerbé par les variations de pression rencontrées lors des différentes phases d'une plongée mais principalement lors de la descente.
Mis à part ces problèmes liés aux variations de pression, il faut également ajouter que les dents supportent mieux les fortes températures (=> 55 °C) que les basses températures (< à 15°C), et ce surtout si les fonds de cavités (isolations) sont déficients. Or les mélanges respirés en se détendant se refroidissent et par là irritent l'organe pulpodentinaire s'il n'est pas bien isolé.
Certains cas de douleurs sinusales peuvent également être imputés à des dépassements de pâte d'obturation radiculaires dans les sinus maxillaires, devenus douloureux en hyperbarie. Les douleurs sont alors sinusales et parfois même otitiques alors que l'origine est dentaire et iatrogène.
D'une façon plus générale, il faut signaler que la propagation de la carie est facilitée en hyperbarie de par la pénétration carieuse des tubulis dentinaires.
Pour terminer, je préciserai encore qu'en ce qui concerne les réhabilitations prothétiques, il va de soi que les travaux prothétiques fixes (pont & couronnes) sont à préférer à ceux de prothèses amovibles quoique le port ce celles-ci ne soit pas pour moi une contre-indication absolue à la plongée sous-marine, à condition bien entendu qu'elles soient réalisées de façon irréprochable.